Hommage au New Age en forme de déconstruction. Le duo électro de Montréal qui forme Orchestroll (Jesse Osborne-Lanthier et Asaël Richard-Robitaille) affirme que Corrosiv ‘’déploie des stéréotypes de composition New Age et ambient comme un tremplin, exposant leur banalités aux réalités de la corrosion’’. Oui en effet, il y a corrosion des codes et des principes d’une musique qui a connu une certaine heure de gloire dans les années 80 et 90 (dans sa version ‘’quétaine’’ et commerciale), mais aussi avant cela (les années 70) dans ses origines savantes (Brian Eno, etc.). Orchestroll maintient l’ambiguïté du propos, entre salut et rejet, avec des titres comme Rust Halo, Nerveghost, Here used to be a Star, Lesio, et dont le symbolisme s’incarne très bien dans la musique.
De grandes vagues sonores chamoirées, bariolées de traces sombres et lumineuses, s’épanouissent dans un maëlstrom en perpétuel mouvance. Parfois, des gouttelettes perlées émanent du chaos pour créer du scintillement. Étrange, peut-être inquiétant, mais également contemplatif et apaisant. On y baigne, on y lévite, on y est submergés, déroutés à travers 75 minutes de générosité créative.
Un monde est évoqué pour mieux le déchiqueter à travers une mâche cynique, mais aussi respectueuse. Étonnant et fascinant.
Eno chez Stranger Things.